« Nous intégrons des broutards en parallèle de notre cheptel initial »
Le système naisseur engraisseur de Maxime et Laurent Mandron accueille depuis 2024 un nouvel atelier, uniquement d’engraissement. La priorité est donnée à la performance et à la sécurité sanitaire.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
À la SCEA de Tameron, à Montillot (Yonne), la finition des bovins est déjà bien rôdée. La sélection génétique mise en place depuis 60 ans permet au duo père fils de naisseurs engraisseurs d’atteindre des gains moyens quotidiens (GMQ) de 1,8 kg/j avec leurs broutards charolais, issus du troupeau de 130 mères. L’arrivée de Maxime aux côtés de son père Laurent en 2022 a marqué un tournant dans l’évolution de l’exploitation avec un double objectif : augmenter la capacité de vêlages à 160 têtes et développer l’activité d’engraissement. « Nous avons construit un nouveau bâtiment d’élevage pour loger les mères, raconte Maxime. Grâce au soutien financier de la région Bourgogne-Franche-Comté, nous avons pu réaménager les anciens bâtiments pour accueillir des broutards supplémentaires. Ce dispositif d’aide a été déterminant dans le lancement de ce projet. »
100 broutards supplémentaires
Depuis 2024, les deux éleveurs accueillent jusqu’à 100 broutards achetés à l’extérieur à l’année, par lots de dix animaux, en contrat avec la coopérative Sicarev. La séparation physique des activités constitue le pilier de leur stratégie sanitaire. « Tout est séparé, avec d’un côté la partie élevage, et de l’autre la partie engraissement », schématise Maxime, en désignant du doigt le chemin qui sépare les deux types de bâtiments. Le chargement est limité afin de réduire les risques de maladies. « Dans un environnement favorable, les animaux expriment pleinement leur potentiel de croissance », souligne le jeune éleveur.
Emilien Perceau, technicien chez Sicarev, observe différentes approches dans les contrats d’engraissement. « Certains éleveurs tentent de réduire le coût de la ration au maximum, tandis que d’autres cherchent à maximiser la performance. » La SCEA de Tameron s’inscrit clairement dans cette seconde philosophie. « Notre priorité est d’optimiser les GMQ, même si cela implique un investissement alimentaire plus conséquent », confirme Maxime.
Rachat de protéines
Les céréales produites sur la ferme sont donc vendues, tandis que les matières premières sont achetées au fur et à mesure de la consommation des bovins en finition. Si l’autonomie fourragère est assurée pour les ensilages de maïs et de luzerne, l’exploitation reste dépendante de l’extérieur pour l’apport protéique. « La fraction protéique représente environ 16 % de la ration totale, précise l’éleveur. L’intégration des nouveaux animaux nous a contraints à augmenter significativement nos achats de céréales broyées, de soja et de colza gras. »
La ration brute d’engraissement est composée de 3,5 kg de farine de maïs, 2 kg de farine d’orge, 2 kg de mélange colza/soja, 6 kg d’ensilage de maïs et 6 kg d’ensilage d’herbe. « Tout cela coûte autour de 2,50 à 2,60 € par animal et par jour », calcule Maxime. Avec une croissance moyenne de ces lots extérieurs de 1,45 kg par jour, la marge nette d’environ 200 € par tête sécurise un revenu complémentaire sur la ferme.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :